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Ce message est pour VOUS.
Un AVC?
C'est la 3éme cause de mortalité en France et la 2éme dans le monde.
L'AVC est un infarctus au cerveau: une artère se bouche, se pince ou se déchire et une partie du cerveau ne peut plus travailler.
Le 6 août 2007, dans la station de montagne des Gets, j'ai eu un malaise en faisant du vélo (VTT). Je suis tombé et je me suis sectionné les 2 artères carotides et les 2 artères vertébrales.
J'ai eu de la chance, si j'avais fait ce malaise une heure plus tôt, j'étais au volant sur l'autoroute avec ma femme et mon fils, j'aurais pu les tuer dans un accident.
J'ai eu 4 attaques cérébrales... Mais c'est quoi un AVC, vous le savez?
« On n'enseigne pas ce que l'on sait ou ce que l'on croit savoir : on n'enseigne et on ne peut enseigner que ce que l'on est. » Jaurés
La réalité: sans détour.
Pour un seul AVC:
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25% de morts le premier mois
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50% de morts la première année
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80% d'handicapés physiques et mentaux dans ceux qui en réchappent
J'ai de la chance, mon AVC faisait suite à un accident et non pas à une faiblesse artérielle ou cardiaque. Habituellement on a des AVC à cause de problèmes de santé et des gents meurent par négligence souvent!
J'ai toujours été en parfaite santé, je n'ai jamais fumé, bue et ai une condition physique de dingue !
Et vous? quelle est votre tension?
Ma tète a frappé, je me suis relevé et j'ai ressenti de bouffées de chaleurs me brulant le corps de l'intérieur.
J'ai complètement perdu ma vue, puis je suis tombé car je ne pouvais plus maitriser mon corps.
J'ai senti la terre sur mon visage et puis plus rien. J'étais en train de changer. Aveugle, paralysé du coté gauche, je n'avais plus d'équilibre, j'étais aliéné, je "régressais" mentalement. J'étais un "légume".
Pourtant j'entendais toujours, mais je comprenais comme un enfant sans notion de responsabilité ou de d'angoisse. J'étais heureux, j'avais de la chance car je réalisais que j'étais en vie ... pas encore mort.
Rien ne m'empéchait de continuer à rêver de vivre et de continuer à me battre pour réaliser mes rêves.
Je rêvais de mes amis, de ma famille, de ma femme, de mon fils, de ma vie, de ce que j'allai faire à nouveau dés que je pourrai marcher ou rouler dans un fauteuil aprés cela... car il y aurait un après, je n'en ai jamais douté.
Le changement, c'est maintenant et c'est violent.
«La vérité ne se possède pas, elle se cherche. »
Albert Jacquard
« Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel. »
Et puis je me suis mis à voir, à peine, en haut à gauche, une couleur, du vert et ma jambe a bougé !
Quand le médecin de l'hôpital du Mont Blanc m'a demandé comment ça allait: je lui ai dit "je vais bien !"
Car c'est vrai j'allais mieux qu'avant !
Mais j'avais toujours une (deux) dissection artérielle carotidienne bilatérale et les artéres cervicales marquée...
Parce que d'un naturel optimiste: je ne suis rentré en soins intensifs que le Vendredi 9 Août au soir, à l'hôpital de Gui De Chauliac à Montpellier, en devant me présenter par deux fois aux urgences les jeudi et vendredi.
Soit plus de 500km réalisés en voiture personnelle après avoir signé une décharge de sortie et qu'une ambulance m'ait été refusé par mon assurance et que celle de l'hôpital ne soit jamais arrivée après des heures d'attentes, soit 4 jours après l'accident, car les médecins pensaient à un simple trauma.
Au CHU de Montpellier, imédiattement, je suis passé du stade de la survie quasi autonome et négligé, à celui de 100% dépendant et stabilisé immobile avec un staff (merci à eux) dédié.
Dans l'hélicoptère les pompiers avaient vus les symptômes de l'AVC, mais pas l'étudiant de garde à l'Hôpital du Mont Blanc seul aux urgences pendant les vacances. Le jeune médecin Ophtalmologiste des urgences de Montpellier les a descellé immédiatement le vendredi.
Les symptomes sont simples, les connaissez-vous? Ils sont si simples...
Pourtant il faut être soigné en moins de 3 ou 6h. Posez la question à votre médecin.
Les symptomes avant la confiance.
« Le savoir, c’est réaliser que la rue est à sens unique,la sagesse, regarder quand même des deux côtés. »
On m'a immobilisé sur un lit en me disant, une fois de plus, car j’étais malheureusement habitué des hôpitaux/accidents et c'est aussi cela qui m'a aidé:
"Ce ne sera plus comme avant, vous êtes miraculé, la vie va changer, une fois de plus vous avez eu beaucoup de chance".
Et puis un jour on m'a laissé sortir, mais en réalité la vie n'avait pas changé comme on me l'avait dit, moi seul avais changé.
Alors j'ai fait avec ce qu'il me restait de ma vue, de mon équilibre, de ma partie gauche et de mon cerveau et j'ai trouvé des solutions pour poursuivre mes rêves là où je les avais laissé.
J'ai repris mon travail rapidement sans trop rien dire.
j'ai réappris à comprendre en trois dimensions en coupant du bois...
J'ai réappris des choses en même temps que mon fils de un an.
J'ai réappris à me synchroniser et à avoir de l'équilibre en faisant du "ski" (en glissant plutôt...)
J'ai mis des heures, des jours à tenter de charger ma moto sur mon Pick-up, au lieu des 5 minutes habituelles, pour éssayer d'aller m'amuser.
Et petit à petit, pas à pas, j'ai retrouvé mon aspect extérieur.
Je vie avec mes handicaps, mes séquelles, mon anévrisme, mais je vie comme tout handicapé dans le monde, je vie comme tous le monde ... non encore plus + !
Moi qui profitais de chaque instant déjà avant !
Petit à petit le travail a porté ses fruits, tellement qu'un jour quelqu'un m'a dit "menteur" et je me suis dit que j'avais sans doute gagné, car qui d'autre que moi et ma famille, qui le vivons à tous les instants et bien entendu les imageries et tests médicaux peuvent le laisser deviner ?
"l'aspect extérieure" est refait c'est incroyable !
L'aprés, la vie, le changement.
« L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir. »
Plus concrètement:
Les taches blanches...c'est du cerveau mort.
Chaque tache endommage une partie de mon activité motrice ou cérébrale et je dois trouver des stratagèmes pour les compenser tout comme un sourd parle avec ses mains, lit sur la bouche, un mal voyant utilise une canne, un Elsheimer travaille à préserver sa mémoire cognitive, etc.
Je vous déconseille les expériences de traumatismes, chocs et bien sur les nécroses: le cerveau ça ne repousse pas.
Le cerveau ne retrouve jamais tous les chemins annexes pour refaire passer les messages.
La "plasticité du cerveau" ce n'est pas comme un cours d'eau bouché par des branches, cherchant et trouvant par magie un nouveau passage dans un lit sablonneux (l'oxbow): tout ne se rafait pas, rappelez-vous les statistiques tout en haut.
Chaque jour est un épuisement pour moi.
Les dégâts visibles ou invisibles extérieurement sont très nombreux et éprouvants au quotidien à palier ou compenser cérébralement et physiquement.
La vie est toujours belle, mais faites ce que vous pouvez pour ne pas dégrader trop vite votre capital santé, parfois on ne revient plus en arrière:
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je ne verrais jamais en entier le visage de mon fils (un de mes handicaps est la perte du champ visuel, hémianopsie homonyme au centre et à gauche)...c'est relatif vu qu'il n'aurait jamais dû connaitre son père.
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Je ne sens plus mon pied gauche, ma main gauche.
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Mon équilibre est compensée par mes appuie au sol, ma vue etc.
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J'ai d'autres soucis, mais "je gère bien" ;-)
Si vous avez eu un AVC: courage, vous le savez avec de la chance et du travail les améliorations sont possibles.
Vous n'avez pas eu d'AVC: quelqu'un autour de vous à déja été confronté à un AVC ou le sera, c'est inévitable, soyez informé. Pensez que la vie est quelques chose de précieux qui se respecte.
« Il n’y a pas de règle qui dit que le monde doit avoir un sens. »
Tom Clancy
Moi je vais bien, merci.
Faites tourner ce message il est fait pour cela.
David Etienne.
NB: Lors de l'accident et aujourd'hui encore, j'ai évalué les risques par rapport à mes capacités, faites en de même, prudence.
Merci aux "jeunes" personnes qui m'ont aidé pendant mon accident.
Ne me demandez pas d'écrire sans faire de fautes, je me suis refusé à cela trés jeune.